• Être une mère pour soi

     

    Sujet de la méditation du Vesak le 26 mai 2021

    Être une mère pour soi

     
    Il est très facile de jeter un enfant en enfer. Frappez-le, violez-le, détruisez ses rêves et surtout empêchez-le de se construire intérieurement. Jeter un enfant en enfer est extrêmement facile, cela ne prend que quelques minutes. Mais, ne vous étonnez pas si après de tels traitements, il soit très difficile de le sortir de l'enfer dans lequel il aura été jeté. Pour sortir un être de l'enfer de la violence, il faut du temps, beaucoup de temps et parfois certains, même arrivé à l'âge adulte, ne s'en sortent jamais. Le temps est un ami précieux, il joue pour nous, et c'est ensemble que nous y arriverons, grâce à nos compétences mutuelles.
    N'oublions jamais que certaines violences sont invisibles. La peur peut être causée par un regard, une fausse invitation, un geste anodin, une menace, une intrusion forcée, où un chantage. La violence peut prendre d'autres visages, comme l'intimidation, la culpabilisation, le discrédit, un affaiblissement, la manipulation, le rejet, l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'injustice. Il y a aussi l'indifférence qui est aussi une forme de violence, puisqu’il s’agit ici de vengeance.
    Reconstruire un enfant brisé pour en faire un adulte heureux est un chemin d'âme. C'est en guérissant l'enfant en soi que nous guérissons l'adulte en ce monde. C'est en devenant meilleur en nous-même que nous construisons le monde bonifié auquel nous aspirons tous actuellement.
    C'est pourquoi nous devons, travailler sur nous-même, sur nos SOI, sur nos blessures internes, sur nos manquements, sur ce qui déconne en nous avant d'accuser l'autre. Si nous souhaitons vraiment reprendre à zéro, nous offrir un nouvel avenir beaucoup plus beau, et nous construire un monde meilleur, commençons par changer. N'étouffons plus la vie en nous, ouvrons les fenêtres, aérons nos intellectuels, guérissons nos cœurs, soulageons nos esprits des vieilles croyances, libérons nos frustrations, comportons-nous comme des vivants, comme des êtres aimants, brefs comme des humains responsables.
    Michael Jackson était un précurseur, son enfance a été brisée par la violence. Le Dalaï-lama aussi a quitté son pays, alors qu’il était encore un enfant, sous la pression de la violence chinoise. Nous avons tous plus ou moins subi des violences personnelles à un moment où à un autre, lors de la construction de nos personnalités. Nous avons tous réagi différemment suivant nos propres caractères, nos éducations, nos croyances et nos affranchissements. Pourtant, cette violence et cette peur sont toutes les deux en nous, en le soi, en nos germes. Nous pouvons tous pencher d'un côté à un moment où à un autre. Mais, nous pouvons aussi trouver un point d'équilibre en notre centre sacré, qui fera que cette violence envers nous-même, et envers notre propre enfant intérieur, n'agisse plus. Un point de dépassement et de libération, qui installera définitivement une certaine sérénité sur un socle bien stable. Créons en nous, cet espace sacré pour nos soi, pour guérir et seulement aimer notre petit enfant intérieur, pour le materner en le renforçant, pour lui offrir un cocon de douceur, pour être bienveillant et salutaire à ce soi, pour le protéger de toutes les formes de violence.
    C'est seulement ainsi que nous apprenons à l'aimer, à le chérir, à le reconstruire par nous-même. C’est ainsi, que nous devenons la mère que nous avons besoin, pour nous-même. En ce ventre maternel, nous nous rapprochons véritablement les uns des autres, en devenant des frères et sœurs de lumière, les uns pour les autres, en créant ce nouveau monde auquel nous aspirons. Comme un animal blessé se sépare du reste du troupeau, le reste du troupeau l'entoure pour le soutenir le temps de la guérison. Ainsi, agit la mère universelle. La nature féminine est toujours nourrissante et bienveillante en cela, qu'elle offre une guérison à l'âme individuelle autant qu'universelle.
    Les questions actuelles sur lesquelles nous devons nous interroger sont les suivantes :
    1/Suis-je capable de guérir mon enfant intérieur, au même titre que les blessures de mes parents, de toute ma lignée antérieure mais également des enfants actuels, qui à peine trentenaire sont déjà tout cabossés par nos propres exigences, nos propres violences, nos propres intransigeances ?
    2/ Est-ce que le Dalaï-lama peut guérir sa propre douleur d'enfant en soi, d'avoir dû quitter le Tibet, d'avoir abandonné les Tibétains, d'avoir fuit ses responsabilités devant la violence et la peur du régime chinois ?
    3/ Est ce que le régime chinois (et tous ceux qui le cautionnent), après avoir terrorisé non seulement les Tibétains par sa cruauté et un envahissement autoritaire, mais également le monde entier avec la pandémie du Coronavirus, sera-t-il capable de calmer son grand besoin de conquête de tous les territoires du monde par la force ?
    4/ Et nous, serons-nous capables de ne plus nous laisser terroriser par la peur, diffamer par la culpabilité, avilir par la honte, déprimer par les difficultés à surmonter, abuser par les mensonges, éblouir par les illusions, et attacher par nos biens matériels ?
    5/ Serons-nous capables de continuer à aimer, d'aller au-delà de toutes ces circonstances accablantes de part et d’autre, de refaire confiance en choisissant l'amour et la bienveillance propre à son soi et à celui de l'autre, malgré les préjudices subis ?
    6/ Serons-nous capables d'abandonner nos besoins de vengeances, nos méchancetés réciproques, nos égoïsmes mutuels, nos insatisfactions chroniques, nos toxicités symétriques, nos manipulations à outrances, pour permettre aux autres d'avancer sur leurs chemins de vie personnels à leurs propres rythmes ?
    7/Serons-nous capable de regagner de la confiance ensemble et en même temps, de reconquérir nos propres espaces de paix intérieures plutôt que le territoire des autres, de cesser notre agitation pour telle ou telle autre raison légitime en soi, d'oublier pendant un laps de temps dédié au Vesak, de courir à travers le monde pour combler des besoins non essentiels, pour être à la recherche d'une véritable connexion à la terre qui soit profonde et aimante ?
    8/ Serons-nous capables d'être une mère aimante, bienveillante, attentionnée et sécurisante pour nous-même, autant que pour notre mère patrie, que pour la terre mère nourricière, afin de permettre une reconnexion entre notre féminin et notre masculin, celui qui a tant abusé de la force et de la violence ?
    9/ Serons-nous capables de nous aimer nous-même tout en épousant l'autre, quels que soit son pays, son origine et sa religion, quelques soient ses engagements, ses diversités, et ses désirs profonds, pour réapprendre à nous connaître véritablement et nous comporter ensemble comme des êtres humains responsables de notre passé, afin de nous construire un avenir solide et meilleur qu'aujourd'hui ?
    N'oublions jamais que tout cela est en nous, comme tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et vice-versa, comme le microcosme est à l’image du macrocosme. Soyons en pleine conscience d’être devenus des êtres responsables. Nous pouvons agir, faire preuve d'amour et de bienveillance, de calme et d'harmonie, de partages et de connexions, de particularité et de diversités, de respect et de sécurisation, afin d'influencer ce monde que nous construisons tous ensemble. Soyons meilleur en nous même pour faire en sorte que le monde que nous souhaitons voir émerger, soit meilleur en lui-même aussi.
    Alors, je compte sur vous toutes et tous, recevez toute mon amitié bienveillante et salutaire. A très bientôt.
    Petit Bouddha le 16 mai 2021
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