• Symbolique Mai 2015

     

    Pack étudiant spirituel

    Être un cœur créateur

    Mai 2015

    (Pleine lune du 2 juin 2015)

      

    Exercice philosophique/symbolique 12

     

     

      

    Symbolique de l’eau

     

    Les significations symboliques de l’eau peuvent se réduire à trois thèmes dominants : source de vie, moyen de purification, centre de régénérescence. Ces trois thèmes se rencontrent dans les traditions les plus anciennes et ils forment les combinaisons imaginaires les plus variées, en même temps que les plus cohérentes.

    Les eaux,  masse indifférenciée, représentent l’infinité des possibles, elles contiennent tout le virtuel, l’informel, le germe des germes, toutes les promesses de développement, mais aussi, toutes les masses de résorption. S’immerger dans les eaux pour en ressortir sans s’y dissoudre totalement, sauf par une mort symbolique, c’est retourner aux sources, se ressourcer dans un immense réservoir de potentiel et y puiser une force nouvelle : phase passagère de régression et de désintégration conditionnant une phase progressive de réintégration et de régénérescence.

    Le Rig Veda exalte les Eaux qui apportent vie, force et pureté, tant au plan spirituel qu’au plan corporel.

    Vous les Eaux, qui réconfortez,

    Apportez-nous la force,

    La grandeur, la joie, la vision !

    …Souveraine des merveilles,

    Régentes des peuples, les Eaux !

    …Vous les Eaux, donnez sa plénitude au remède,

    Afin qu’il soit une cuirasse pour mon corps,

    Et qu’ainsi je voie longtemps le soleil !

    …Vous les Eaux, emportez ceci,

    Ce péché quel qu’il soit, que j’ai commis,

    Ce tort que j’ai fait à qui que ce soit,

    Ce serment mensonger que j’ai prêté.

    (Traduction Jean Varenne, VEDV, 137.)

     

    Les variations des différentes cultures sur ces thèmes essentiels nous aideront à mieux saisir et approfondir, sur un fond quasi identique, les dimensions et les nuances de cette symbolique de l’eau.

     

    En Asie l’eau est la forme substantielle de la manifestation, l’origine de la vie et l’élément de la régénération corporelle et spirituelle, le symbole de la fertilité et celui de la pureté, de la sagesse, de la grâce et de la vertu. Fluide, sa tendance est à la dissolution ; mais homogène, elle l’est à la cohésion, à la coagulation. Comme telle, elle pourrait correspondre à sattva, mais comme elle s’écoule vers le bas, vers l’abîme, sa tendance est tamas ; comme elle s’étend à l’horizontale, sa tendance est aussi rajas.

     

    L’eau est la materia prima, la Prakriti : Tout était eau, disent les textes hindous ; les vastes eaux n’avaient pas de rive…, dit un texte taoïste. Brahmânda, l’Œuf du monde, est couvé à la surface des Eaux. De même, le Souffle ou l’esprit de Dieu, dans la Genèse, couve à la surface des Eaux. L’eau est Wou-ki, disent les Chinois, le Sans-Faîte, le chaos, l’indistinction première. Les Eaux, représentant la totalité des possibilités de manifestation, se séparent en Eaux supérieures, qui correspondent aux possibilités informelles, et en Eaux inférieures, qui correspondent aux possibilités formelles ; dualité que le Livre d’Hénoch traduira en termes d’opposition sexuelle, et que l’iconographie représente souvent par la double spirale. Les Eaux inférieures sont dit-on, enfermées dans un temple de Lhassa, dédié au roi des nâga ; les possibilités informelles sont représentées en Inde par les Apsara* (de Ap, eau). La notion d’eaux primordiales, d’océan des origines, est quasi universelle. On la retrouve jusqu’en Polynésie, et la plupart des peuples austro-asiatiques localisent dans l’eau la puissance cosmique. Il s’y ajoute fréquemment le mythe de l’animal plongeur, tel le sanglier hindou qui ramène un peu de terre à la surface, embryon mis au jour de la manifestation formelle.

     

    Origine et véhicule de toute vie : la sève est eau et, dans certaines allégories tantriques, l’eau figure prâna, le souffle vital. Sur le plan corporel, et parce qu’elle est aussi don du ciel, elle est un symbole universel de fécondité et de fertilité. L’eau du ciel fait le paddy, disent les Montagnards du Sud-Vietnam, fort sensibles par ailleurs à la fonction régénératrice de l’eau, qui est pour eux médicament et breuvage d’immortalité.

     

    Non moins généralement l’eau, l’eau est l’instrument de la purification rituelle : de l’Islam au japon, en passant par les rites des anciens fouchouei taoïstes (maîtres de l’eau consacrée), sans oublier l’aspersion d’eau bénite des chrétiens, l’ablution* joue un rôle essentiel. Dans l’Inde et dans le Sud-Est asiatique, l’ablution des statues saintes – et des fidèles – (particulièrement au nouvel an) est à la fois purification et régénération. La nature de l’eau la porte à la pureté, écrit wen-tseu. Elle est, enseigne Lao-Tseu, l’emblème de la suprême Vertu (Tao, ch.8). Elle est encore le symbole de la sagesse taoïste  car elle n’a point de contestations ; elle est libre et sans attaches, se laisse couler en suivant la pente du terrain. Elle est la mesure, car le vin trop fort doit être mêlé d’eau, ce vin fût-il celui de la connaissance.

     

    L’eau opposée au feu est yin. Elle correspond au nord, au froid, au solstice d’hiver, aux reins, , à la couleur noire, au trigramme k’an qui est l’abyssal. Mais d’une autre manière, l’eau est liée à la foudre, qui est feu. Or si la réduction à l’Eau des alchimistes chinois peut-être considérée comme un retour à la primordialité, à l’état embryonnaire, il est dit aussi que cette eau est feu, et que les ablutions hermétiques doivent s’entendre de purification par le feu. Dans l’alchimie interne des Chinois le bain et le lavage pourraient bien être aussi des opérations de nature ignée. Le mercure alchimique, qui est eau, est parfois qualifié d’eau ignée.

     

    Notons encore que l’eau rituelle des initiations tibétaines est le symbole des vœux, des engagements pris par le postulant.

     

    Pour revenir enfin au seul charme des apparences, citons la belle formule de Victor Segalen : mon amante à les vertus de l’eau : un sourire clair, des gestes coulants, une voix pure et chantant goute à goute (Stèles).

     

    C’est sous forme de symboles que s’exprime encore une prière védique aux Eaux, prière qu’il faut entendre comme concernant tous les niveaux d’existence, physique et mental, que les Eaux peuvent vivifier :

     

    O riches Eaux,

    Puisque vous régnez sur l’opulence

    Et que vous entretenez le vouloir propice et l’immortalité

    Et que vous êtes les souveraines de la richesse

    Qui s’accompagne d’une bonne prospérité,

    Daigne, Sarasvati, douée de cette jeune vigueur

    Celui qui chante.

    (Asvalayana Strantasutra 4. 13. VEDV, 270).

     

    Dans les traditions juives et chrétiennes, l’eau symbolise d’abord l’origine de la création. Le men (M) hébreu symbolise l’eau sensible : elle est mère et matrice. Source de toutes choses, elle manifeste le transcendant et de ce fait elle doit être considérée comme une hiérophanie.

     

    Toutefois l’eau, comme d’ailleurs tous les symboles, peut-être envisagée sur deux plans rigoureusement opposés, mais nullement irréductibles, et cette ambivalence se situe à tous les niveaux. L’eau est source de vie et source de mort, créatrice et destructrice.

     

    Dans la bible, les puits* dans le désert, les sources* qui s’offrent aux nomades sont autant de lieux de joie et d’émerveillement. Près des sources et des puits s’opèrent les rencontres essentielles ; tels des lieux sacrés, les points d’eau jouent un rôle incomparable. Près d’eux, l’amour naît et les mariages s’amorcent. La marche des Hébreux et le cheminement de chaque homme durant son pèlerinage terrestre sont intimement reliés au contact extérieur ou intérieur avec l’eau, celle-ci devient un centre de paix et de lumière, oasis.

     

    La Palestine est une terre de torrents et de sources, Jérusalem est arrosée par les eaux paisibles de Siloé. Les fleuves* sont des agents de fertilisation d’origine divine, les pluies* et la rosée apportent leur fécondité et manifeste la bienveillance de Dieu. Sans l’eau le nomade serait immédiatement condamné à la mort et brûlé par le soleil palestinien ; ainsi l’eau qu’il rencontre sur sa route est comparable à la manne : en le désaltérant elle le nourrit. C’est pourquoi l’eau est demandée par la prière, elle est objet de supplication. Que Dieu entende le cri de son serviteur, il envoie les ondées et fait rencontrer les puits et les sources. L’hospitalité exige qu’une eau fraîche soit présentée au visiteur, que ses pieds soient lavés, afin d’assurer la paix de son repos. Tout l’Ancien Testament célèbre la magnificence de l’eau. Le Nouveau Testament recevra cet héritage et saura l’utiliser.

     

    Yahvé est comparé à une pluie de printemps (Osée 6, 3), à la rosée qui donne aux fleurs leur croissance (Id. 14, 6), aux eaux fraîches s’écoulant des montagnes, au torrent qui abreuve. Le juste est semblable à l’arbre planté aux bords des eaux courantes (Nombres 24, 6) ; l’eau apparaît donc comme un signe de bénédiction.

    Mais il convient d’en reconnaître justement l’origine divine. Ainsi après Jérémie (2, 13), le peuple d’Israël dans son infidélité, méprisant Yahvé, oubliant ses promesses et cessant de le considérer comme la source d’eau vive, a voulu se creuser ses propres citernes ; celles-ci, lézardées, ne conservèrent pas l’eau. Jérémie, blâmant l’attitude du peuple à l’égard de son Dieu, source d’eau vive, se lamente en disant : Ils feront de leur pays un désert (18, 16). Les alliances étrangères sont comparées aux eaux du Nil et de l’Euphrate (11, 18). L’âme cherche son Dieu comme le cerf altéré cherche la présence de l’eau vive (Psaumes 42, 2-3).L’âme apparaît ainsi comme une terre sèche et assoiffée, orienté vers l’eau ; elle attend la manifestation de Dieu, telle la terre desséchée souhaite pouvoir être abreuvée par les pluies (Deutéronome, 32, 2).  C’est ce symbolisme, issu des bases les plus anciennes du monde méditerranéen, qui fournira au poète Garcia Lorca la trame même de sa tragédie Yerma, la femme stérile par manque d’homme comme est stérile, yermo, le désert, par manque de pluie.

     

    Il est tout naturel que les Orientaux aient regardé l’eau d’abord comme un signe et un symbole de bénédiction : n’est-ce pas elle qui permet la vie ? Quand Isaïe prophétise une ère nouvelle, il dit : de l’eau jaillira dans le désertle pays de la soif se changera en sources (Isaïe. 35, 6-7). Le voyant de l’Apocalypse ne parle pas différemment : L’agneau…les conduira aux sources des eaux de la vie (Apoc. 7, 17).

     

    L’eau est donnée par Yahvé à la terre, mais il est une autre eau plus mystérieuse : celle-ci relève de la Sagesse, qui a présidé lors de la création à la formation des eaux. Dans le cœur du sage, l’eau réside ; il est semblable à un puits et à une source, et ses paroles ont la puissance du torrent. Quand à l’homme privé de sagesse, son cœur comparable à un vase brisé laisse échapper la connaissance. Ben Sira compare la Thora (la Loi) à la Sagesse, car la Thora répand une eau de Sagesse. Les Pères de l’Eglise considèrent l’Esprit Saint comme auteur du don de sagesse qu’il verse dans les cœurs altérés. Les théologies du Moyen Age représentent ce thème en lui donnant un sens identique. Ainsi, pour Hugues de Saint-Victor, la Sagesse possède ses eaux, l’âme est lavée par les eaux de la Sagesse.

     

    L’eau devient le symbole de la vie spirituelle et de l’Esprit, offerts par Dieu et souvent refusés par les hommes.

     

    Jésus reprend ce symbolisme dans son entretien avec la femme de Samarie : Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif… L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle (Jean 4, spécialement verset 14).

     

    Avant tout symbole de vie dans l’Ancien Testament, l’eau est devenue symbole de l’Esprit dans le Nouveau Testament (Apocalypse, 21).

     

    Jésus-Christ se révèle le Maître de l’eau vive avec la Samaritaine (Jean 4, 10). Il est la source ; Si quelqu’un à soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive (Id. 7, 37-38). Comme du rocher de Moïse, l’eau jaillit de son sein et sur la croix la lance fera couler de l’eau et du sang de son côté ouvert. C’est du Père que l’eau vive s’écoule, elle se communique par l’humanité du Christ ou encore par le don de l’Esprit Saint qui, suivant le texte d’un hymne de la Pentecôte, est fons vivus (fontaine d’eau vive), ignis caritas (feu d’amour), Altissimi donum Dei, (don du Très Haut). Saint Athanase précise le sens de cette doctrine, en disant : Le Père était la source, le Fils est appelé le fleuve, il est dit que nous buvons l’Esprit (Ad Serapionem, 1, 19). L’eau revêt donc un sens d’éternité, celui qui boit de cette eau vive participe déjà à la vie éternelle (Jean, 4, 13-14).

     

    L’eau vive, l’eau de la vie se présente comme un symbole cosmogonique. C’est parce qu’elle purifie, guérit, rajeunit qu’elle introduit dans l’éternel. Selon Grégoire de Nysse, les puits conservent une eau stagnante. Mais le puit de l’Epoux est un puits d’eaux vives. Il a la profondeur du puits et la mobilité du fleuve, ce qui n’est pas sans rapport avec le texte de Lorca cité plus haut.

     

    D’après Tertullien, l’Esprit divin choisit l’eau parmi les divers éléments, c’est à elle que vont ses préférences, car elle apparaît dès l’origine une matière parfaite, féconde et simple, totalement transparente (De baptismo, 3). Elle possède par elle-même une vertu purificatrice et pour cette raison encore elle est considérée comme sacrée. D’où son usage dans les ablutions rituelles ; par sa vertu, elle efface toute infraction et toute souillure. Seule, l’eau du baptême lave des péchés et elle n’est conférée qu’une fois, car elle fait accéder à un autre état : celui de l’homme nouveau. Ce rejet de l’homme ancien, ou plutôt cette mort d’un moment de l’histoire, est comparable à un déluge*, car celui-ci symbolise une disparition, un effacement : une époque s’anéantit, une autre surgit.

     

    L’eau possédant une vertu purificatrice, exercera de plus un pouvoir sotériologique. L’immersion est régénératrice, elle opère une renaissance, dans le sens ou elle est à la fois mort et vie. L’eau efface l’histoire, car elle rétablit l’être dans un état nouveau. L’immersion est comparable à la mise au tombeau du Christ : il ressuscite, après cette descente dans les entrailles de la terre. L’eau est symbole de régénération : l’eau baptismale conduit explicitement à une nouvelle naissance (Jean, 3, 3-7) elle est initiatrice. Le Pasteur d’Hermas parle de ceux qui descendirent dans l’eau morts et en remontèrent vivants. C’est le symbolisme de l’eau vive, de la fontaine de jouvence. Ce que j’ai en moi dit Ignace de Théophore (d’après Calliste), c’est l’eau qui opère et qui parle. On se souviendra que l’eau de la Castalie de Delphes donnait son inspiration à la Pythie. L’eau de la vie est la Grâce divine.

     

    Les cultes sont volontiers concentrés autour des sources. Tout lieu de pèlerinage comporte son point d’eau et sa fontaine. L’eau peut guérir en raison de ses vertus spécifiques. Au cours des siècles, l’Eglise s’est élevée maintes fois contre le culte rendu aux eaux ; la dévotion populaire a toujours considéré la valeur sacrée et sacralisante des eaux. Mais les déviations païennes et le retour des superstitions étaient toujours menaçants ; le magique guette le sacré pour le pervertir dans l’imagination des hommes.

     

    Si les eaux précèdent la création, il est bien évident qu’elles demeurent présentent pour la recréation. A l’homme nouveau correspond l’apparition d’un autre monde.

     

    Dans certains cas – et nous l’avons dit au début de cette notice – l’eau peut faire œuvre de mort. Les grandes eaux annoncent dans la vie les épreuves. Le déchaînement des eaux est le symbole des grandes calamités.

     

    Traits bien dirigés, les éclairs jailliront et des nuées, comme d’un arc fortement bandé, voleront vers le but ;

    une baliste lancera des grêlons chargés de courroux.

    Les flots de la mer contre eux feront rage,

    Les fleuves les submergeront sans merci.

    Le souffle de la toute puissance s’élèvera contre eux et les vannera comme un ouragan… (Sagesse, 5, 21-23).

     

    L’eau peut ravager et engloutir, les tornades détruisent les vignes en fleur. Ainsi l’eau peut comporter une puissance mauvaise. Dans ce cas, elle punit les pécheurs, mais elle ne saurait atteindre les justes qui n’ont pas à craindre les grandes eaux. Les eaux de la mort ne concernent que les pécheurs, elles se transforment en eaux de vie pour les justes. Comme le feu, l’eau peut servir d’ordalie. Les objets jetés se jugent, mais l’eau ne juge pas.

     

    Symbole de la dualité du haut et du bas : eau de pluie – eau des mers. La première est pure, la seconde est salée. Symbole de vie : pure, elle est créatrice et purificatrice (Ezéchiel, 36, 25) ; amère, elle produit la malédiction (Nombre, 5, 18). Les fleuves peuvent être des courants bénéfiques, ou donner abri à des monstres. Les eaux agitées signifient le mal, le désordre. 

     

     Les méchants sont comparés à la mer agitée…(Isaïe, 57, 20). Sauve-moi ô Dieu, car les eaux sont entrées dans mon âme, j’enfonce dans la boue…(Psaumes, 69, 1-2).

     

    Les eaux calmes signifient la paix et l’ordre (Psaumes 23, 2). Dans le folklore juif, la séparation faire par Dieu, lors de la création, des eaux supérieures et des eaux inférieures désigne le partage des eaux mâles et des eaux femelles, symbolisant la sécurité et l’insécurité, le masculin et le féminin, ce qui rejoint, nous l’avons énoncé, un symbolisme universel.

     

    Les eaux amères de l’Océan désignent l’amertume du cœur. L’homme – dira Richard de Saint- Victor – doit passer par les eaux amères, quand il prend conscience de sa propre misère, cette sainte amertume se changera en joie (De statu interioris hominis 1, 10, P.L. 196, 124).

     

    Dans les traditions de l’Islam, l’eau symbolise aussi de nombreuses réalités.

     

    Le Coran désigne l’eau bénite qui tombe du ciel comme l’un des signes divins. Les jardins* du Paradis ont des ruisseaux d’eaux vives et des sources (Coran, 2, 25 ; 88, 12, etc.). L’homme lui-même à été créé d’une eau se répandant (Coran, 86, 6).

     

    Dieu ! c’est lui qui à créé le ciel et la terre

    Et qui fait descendre du ciel une eau

    Grâce à laquelle il fait pousser des fruits

    Pour votre subsistance.

    (Coran, 14, 32 ; 2 164)

     

     

    Les œuvres des incroyants sont considérées comme de l’eau par celui qui a soif ; mais ce n’est qu’un mirage. Elles ressemblent aux eaux ténébreuses en une mer profonde, que des vagues successives viennent recouvrir (Coran, 24, 39-40). La vie présente est comparée à l’eau que le vent dissipe (Coran, 18, 45).

     

    Dans son commentaire des Fosus d’Ibn al-‘Arabi Rûmî identifie l’eau sur laquelle se trouve le Trône divin (Coran  11, 9) avec le Souffle du Dieu Miséricordieux. Parlant de la Théophanie éternelle, Rûmî dit que la mer se couvrit d’écume et, à chaque flocon d’écume, quelque chose prenait forme, quelque chose prenait corps (Diwân).  

     

    Jîlî symbolise l’univers par la glace, dont l’eau est la substance. L’eau est ici la materia prima.

     

    En un sens plus métaphysique, Rûmî symbolise le Fondement divin de l’univers par un océan, dont l’Eau est l’Essence divine. Elle remplit toute la création et les vagues sont les créatures.

     

    Par ailleurs l’eau symbolise la pureté et est utilisée comme moyen de purification. La prière rituelle musulmane – çalat – ne peut-être valablement accomplie que lorsque l’orant s’est mis en état de pureté rituelle par ses ablutions, dont les modalités font l’objet de règles minutieuses.

     

    Enfin l’eau symbolise la vie : l’eau de la vie, que l’on découvre dans les ténèbres, et qui régénère. Le poisson* jeté au confluent des deux mers, dans la Sourate de la Caverne (Coran, 18, v.61, 63), ressuscite quand il est plongé dans l’eau. Ce symbolisme fait partie d’un thème initiatique : le bain dans la source de l’immortalité. Ce thème revient constamment dans la tradition mystique islamique, spécialement en Iran. Dans les légendes concernant Alexandre, celui-ci part à la recherche de la Source de Vie, accompagné de son cuisinier Andras qui, un jour, lavant un poisson salé dans une source, le voit revivre et trouve à son tour l’immortalité. Cette source est située dans le pays des Ténèbres (à rapprocher sans doute du symbolisme de l’inconscient, nature femelle et yin).

     

    Dans toutes les autres traditions du monde, l’eau joue également un rôle primordial qui s’articule autour des trois thèmes déjà définis, mais avec une insistance particulière sur les origines. D’un point de vue cosmogonique, l’eau recouvre deux complexes symboliques antithétiques, qu’il ne faut pas confondre : l’eau descendante et céleste, la Pluie, est une semence ouranienne qui vient féconder la terre ; masculine donc et associée au feu du ciel : c’est l’eau à laquelle fait appel Lorca dans yerma. D’autre part, l’eau première, l’eau naissante de la terre et de l’aube blanche, est féminine : la terre est ici associée à la lune, comme un symbole de fécondité accomplie, terre gravide, d’où l’eau sort pour que, la fécondation déclenchée, la germination se fasse.

     

    Dans un cas comme dans l’autre, le symbole de l’eau contient celui du sang*. Mais il ne s’agit pas non plus du même sang, car le sang recouvre, lui aussi, un symbole double : le sang céleste, associé au soleil et au feu ; le sang menstruel, associé à la terre et à la lune. A travers ses deux oppositions, se discerne la dualité fondamentale lumière-ténèbres.

     

    Chez les Aztèques, le sang humain, nécessaire à la régénération du soleil, se nomme chalchiuatl, eau précieuse, c'est-à-dire le jade vert (SOUM), ce qui renvoie parfaitement à la complémentarité des couleurs rouge* et vert* : l’eau est l’équivalent symbolique du sang rouge, force interne du vert, car l’eau porte en elle le germe de vie, correspondant au rouge, qui fait cycliquement renaître la terre verte après la mort hivernale.

     

    L’eau semence divine, de couleur verte aussi féconde la terre pour donner les Héros, Jumeaux, dans la cosmogonie des Dogon (GRIE).

    Ces jumeaux viennent au monde, hommes jusqu’aux reins et serpents au-dessus. Ils sont de couleur verte (GRIE).

     

    Mais le symbole de l’eau, force vitale fécondante, va plus loin encore dans la pensée des Dogon et de leurs voisins Bambara. Car l’eau – ou la semence divine – est aussi la lumière, la parole, le verbe générateur, dont le principal avatar mythique est la spirale*de cuivre rouge. Cependant eau et parole ne se font acte et manifestation, entrainant la création du monde, que sous la forme de parole humide, à quoi s’oppose une moitié jumelle, demeurée hors du cycle de la vie manifestée, que Dogon et bambara appellent eau sèche et parole sèche. Eau sèche et parole sèche exprime la pensée, c'est-à-dire la potentialité, aussi bien sur le plan humain que sur le plan divin. Toute eau était sèche, avant que ne se forme l’œuf cosmique à l’intérieur duquel naquit le principe d’humidité, base de la genèse du monde. Mais le Dieu suprême ouranien, Amma, lorsqu’il créa son double, Nommo, Dieu d’eau humide, guide et principe de la vie manifestée, conserva par-devers lui, dans les cieux supérieurs, hors des limites qu’il donna à l’univers, la moitié de ces eaux premières, qui demeurent les eaux sèches. De même la parole non exprimée, la pensée, est dite parole sèche ; elle n’a qu’une valeur potentielle, elle ne peut engendrer. Dans le microcosme humain, elle est la réplique de la pensée primordiale, la première parole qui fût volée à Amma par le génie Yurugu, avant l’apparition des hommes actuels. Pour D. Zahan (ZAHD) cette parole première, parole indifférenciée, sans conscience de soi, correspond à l’inconscient : c’est la parole du songe, celle dont les humains ne sont pas maîtres. Le chacal*, ou le renard pâle, avatar de Yurugu, ayant volé la première parole, possède donc la clé de l’inconscient, de l’invisible et, en conséquence, de l’avenir, qui n’est que la composante temporelle de l’invisible. C’est la raison pour laquelle le plus important système divinatoire des Dogon est fondé sur l’interrogation de cet animal.

     

    Il est intéressant de noter que le Yurugu est également associé au feu chthonien et à la lune, qui sont universellement des symboles de l’inconscient (PAUC, ZAHD, GAND).

     

    La division fondamentale de tous les phénomènes en deux catégories, régies par les symboles antagonistes de l’eau et du feu, de l’humide et du sec, trouve une illustration remarquable dans les pratiques funéraires des Aztèques. D’autre part, les faits montrent également l’analogie de cette dualité symbolique avec la notion du couple originel Terre-Ciel : tous ceux qui mourraient noyés ou frappés par la foudre, les lépreux, les goutteux, les hydropiques, bref tous ceux que les dieux de l’eau et de la pluie avaient pour ainsi dire distingués en les retirant du monde étaient enterrés. Tous les autres morts étaient incinérés (SOUA, 231).

     

    Les rapports de l’eau et du feu se retrouvent dans les rites funéraires des Celtes. L’eau lustrale, que les druides employaient pour chasser les maléfices, était l’eau dans laquelle on éteignait un tison ardent tiré du foyer des sacrifices. Quand il y avait un mort dans une maison, on mettait à la porte un grand vase rempli d’eau lustrale, apportée de quelque maison ou il n’y avait point de mort. Tous ceux qui venaient à la maison en deuil s’aspergeaient de cette eau en sortant. (COLD, 226).

     

    Dans tous les textes irlandais, l’eau est un élément soumis aux druides qui ont le pouvoir de lier et délier. Les mauvais druides du roi Cormac ont ainsi lié les eaux du Munster, pour en soumettre les gens par la soif, et c’est le druide Mog Ruith qui les délie. La noyade est le châtiment appliqué à un poète coupable d’adultère. Mais l’eau est aussi et surtout, par sa valeur lustrale, un symbole de pureté passive. Elle est un moyen et un lieu de révélation pour les poètes qui l’incantent pour en obtenir des prophéties. D’après Strabon, les druides affirmaient qu’à la fin du monde régneront seuls l’eau et le feu (éléments primordiaux) (LERD, 74-76).

     

    Chez les Germains, ce sont les eaux ruisselant pour la première fois au printemps à la surface des glaces éternelles qui sont l’ancêtre de toute vie puisque, vivifiées par l’air du Sud, elles se rassemblent pour former un corps vivant, celui du premier géant Ymir, d’où procédèrent les autres géants, les hommes et, dans une certaine mesure, les dieux eux-mêmes.

     

    L’eau-plasma, féminine, l’eau douce, l’eau de lac, l’eau stagnante, et l’eau océane, écumante, fécondante, mâle, sont soigneusement différenciées dans la Théogonie d’Hésiode : la terre engendre d’abord, sans goûter de plaisir, Pontus la mer stérile. Puis, s’étend unie à son fils Uranus, elle donne l’océan aux gouffres immenses : La Terre enfanta la mer inféconde aux furieux gonflements, Flot, sans l’aide du tendre amour. Mais ensuite, des embrassements de Ciel, elle enfanta Océan aux tourbillons profonds (Hésiode, Théogonie, 130 – 135). L’eau stérile et l’eau fécondante, la distinction est liée par Hésiode à l’intervention de l’amour.

     

    L’eau stagnante plasma de la terre d’où naît la vie, apparaît encore dans de nombreux mythes de création. Selon certaines traditions turques d’Asie centrale, l’eau est la mère du cheval. Dans la cosmogonie babylonienne, au commencement de tout, alors qu’il n’y avait encore ni ciel ni terre, seule une matière indifférenciée s’étendait de toute éternité, les eaux primordiales. De leur masse se dégagèrent deux principes élémentaires, Apsou et Tiamat… Apsou, considéré comme une divinité masculine représente la masse d’eau douce sur laquelle flotte la terre… Quand à Tiamat, elle n’est autre que la mer , l’abîme d’eau salée d’où sortent toutes les créatures (SOUN, 119).

     

    De même une crête de limon émergeant des eaux, telle est l’image la plus fréquente de la création dans les mythologies égyptiennes. Un grand lotus sorti des eaux primordiales, tel était le berceau du soleil au premier matin (POSD, 67, 154).

     

    La valorisation féminine, sensuelle et maternelle de l’eau, a été magnifiquement chantée par les poètes romantiques allemands. C’est l’eau du lac, nocturne, lunaire et laiteuse, où la libido s’éveille ; L’eau, cette enfant première, née de la fusion aérienne, ne peut renier son origine voluptueuse et, sur terre, elle se montre avec une céleste toute-puissante comme l’élément de l’amour et de l’union. …Ce n’est pas à faux que les sages anciens ont cherché en elle l’origine des choses… et toutes nos sensations agréables ne sont, à la fin, que diverses manières d’écoulement en nous des mouvements de cette eau originelle qui est en nous. Le sommeil lui-même n’est rien d’autre que le flux de cette invisible mer universelle, et le réveil le commencement de son reflux (Novalis, NOVD, 77). Et le poète de conclure : les poètes seuls devraient s’occuper des liquides.

     

    Des symboles anciens de l’eau comme source de fécondation de la terre et de ses habitants, nous pouvons revenir aux symboles analytiques de l’eau comme source de fécondation de l’âme : la rivière, le fleuve, la mer représentant le cours de l’existence humaine et les fluctuations des désirs et des sentiments. Comme pour la terre*, il y a lieu de distinguer dans la symbolique des eaux la surface et les profondeurs. La navigation* ou l’errance des héros en surface signifie qu’ils sont exposés aux dangers de la vie, ce que le mythe symbolise par les monstres qui surgissent des profondeurs. La région sous-marine devient ainsi symbole du subconscient. Le pervertissement ce trouve également figuré par l’eau mélangée à la terre (désir terrestre) ou stagnante qui a perdu sa propriété purifiante : la vase, la boue, le marais*. L’eau gelée, la glace, exprime la stagnation à son plus haut degré, le manque de chaleur d’âme, l’absence du sentiment vivifiant et créateur qu’est l’amour : l’eau glacée figure la complète stagnation psychique, l’âme morte (DIES, 38 – 39).

     

    L’eau est le symbole des énergies inconscientes, des puissances informes de l’âme, des motivations secrètes et inconnues. Il arrive assez souvent dans les rêves que l’on soit assis au bord de l’eau en train de pêcher*. L’eau symbole de l’esprit encore inconscient, renferme les contenus de l’âme que le pêcheur s’efforce de ramener à la surface et qui devront le nourrir. Le poisson est un animal psychique… (AEPR, 151, 195).

     

    Gaston Bachelard a écrit de subtiles variations sur les eaux claires, les eaux printanières, les eaux courantes, les eaux amoureuses, les eaux profondes, dormantes, mortes, composées, douces, violentes, l’eau maîtresse du langage, etc., qui sont antant de facettes de ce symbole miroitant (BACE).

     

    Une enquête dirigée par Jules Gritti, en 1976, pour le Centre de recherches sur l’information et la communication (CRIC), et destinée à préparer une campagne pour l’épuration et la régénération de l’eau, a révélé la persistance de la symbolique de l’eau chez les habitants des villes et des campagnes. L’eau sale fait horreur, comme puanteur, souillure, maladie, mort : la pollution, c’est le cancer de l’eau. Tous perçoivent l’eau comme l’élément vital primordial : fontaine de vie… pas d’eau… pas de vie… aussi nécessaire que le soleil… résumé de la vie… Les femmes au-dessus de 25 ans, et surtout les mères, sentent une relation particulière entre la femme et l’eau. L’auteur de l’enquête conclut : une fois de plus nous constatons que des symboles fondamentaux… persistent dans le cœur et l’imaginaire humains, dans la mentalité collective. Une civilisation technicienne et industrielle, par les manques et les pollutions qu’elle suscite, peut aviver le besoin, l’angoisse et l’appétit de signes qui parlent.

    (Dictionnaire des symboles – Robert Laffont)

     

     

    Exercice pratique

     

    L’exercice consiste à faire une retranscription d’au moins une page sur le regard que vous avez sur vous-même, votre mode de penser et votre mode de fonctionnement intérieur et extérieur. Ici les fautes d’orthographes, de français et de grammaire, n’ont aucune importance, puisque seul demeure l’expérience de l’élève et de son cheminement personnel. Ce n’est pas un exercice intellectuel, mais un exercice pour faire connaissance avec son « soi ». Soyez vrai, droit et sincère avec vous-même, avec votre cœur, avec vos pensées, et dans vos écris. N’essayez pas de mentir, de minimiser, ou d’augmenter, juste d’être vous-même, juste de vous accepter tel que vous êtes, pour vous donner la possibilité de vous découvrir en profondeur. Une retranscription simple et honnête, de « qui vous êtes » et « ou vous en êtes » maintenant. Ce travail vous aide à faire « connaissance » avec vous, à chaque fois de manière renouvelée et en toute objectivité. Grâce à cette réalité véridique, vous pouvez aborder « là ou vous en êtes » en toute sérénité et avancer avec un « plan de restructuration » en fonction des découvertes que vous observez, et de l’élévation que vous constatez. Au fur et à mesure des exercices, votre Conscience Individuelle grandit, s’affine et change, c’est cela la transmutation, l’ascension vers la source de la Conscience Universelle…... !

     

    Voici les questions:

     

    Cet exercice est un travail philosophique pour ouvrir votre réflexion, sur votre relation avec la symbolique de « l’eau »,  et observer toutes les particularités que celle-ci véhicule. C’est un entrainement pour vous « observer » vous-même.  Pour « observer » vos réactions personnelles, qu’elles soient avec les autres ou avec  le Cosmos. Votre environnement intérieur et extérieur, sont mis à contribution pour vous révéler « qui vous êtes » exactement, mais également « qui sont les autres ».  C’est une manière particulière de se défaire des contraintes, en prenant conscience des corrélations qui existent dans tous les niveaux de conscience. Mais c’est également une manière divine de se lier avec ceux qui nous ressemblent et le Cosmos. 

    1/ La symbolique de l’eau porte sur trois thèmes dominants, la source de la vie, la purification et la régénérescence. Expliquez succinctement comment vous fonctionnez avec ses trois dominantes ? Les utilisez-vous toutes les trois ? Si oui de quelles manières ?

    2/ L'eau évoque l'infinité. L’infinité de tout ce qui est possible, de la forme essentielle ou substance de toute manifestation. Comment expliquez-vous cette infinité ? L’infini est-il une valeur que vous exploitez ?  Argumentez votre réponse avec des exemples.

    3/ Origine de la vie, régénération corporelle, fertilité, sagesse, grâce, vertu, compréhension, cohésion, souffle, l'eau se fond et se confond, en s’infiltrant partout ou elle passe.  Parfois comme un médicament,  parfois comme une boisson, ou encore comme un philtre d'immortalité, l'eau évoque très souvent une purification spirituelle. Expliquez votre rapport avec elle, et sous quelles formes vous la préconisez ?

    4/ L'eau, sous son aspect négatif, noie, étouffe, emporte, dissout, désintègre. Elle peut provoquer des orages destructeurs, des conflits récurrents, des déluges invraisemblables, et des débordements violents.  Afin de nous rappeler que c’est elle  qui sous-tend bien des situations. Expliquer quels rapports vous pensez qu’il existe entre votre inconscient, votre subconscient et la nature de l’eau ?

    5/ Dans beaucoup de cas, l'eau est reliée à la fonction psychologique du sentiment. Celui-ci est exprimé par des jugements subjectifs qui tentent de déterminer ce qui est bon ou pas, ou encore ce qui est bien ou mal. L’amour est un sentiment fondamental et une valeur intérieure qui se combine à l’esprit de l’eau. Comment expliquez-vous cela ? Comment exprimez-vous vos sentiments, avec retenue ou plutôt le contraire ? 

     


     

     

    ¸.•°*”˜”*°• ¯`°º·¤.¸¸.¤·º°´¯¸.•°*”˜”*°•. 

     

     

    Que la philosophie dégagée par les symboliques éclaire votre conscience d’une nouvelle lumière.

    Recevez cher étudiant de la Conscience Universelle, toute mon Amitié Bienveillante et salutaire.

    Je vous aime infiniment, je vous aime infiniment, je vous aime infiniment

    Véronique-Arlette

    Namasté  

     

     

    Extrait des Packs étudiants « Être un cœur créateur »©Véronique-Arlette 2012

    Livre protégé par un Copyright intégrant le texte et les images

     

     

    ¯˜ »*°•**•°* »˜¯ 

     

    « Charte d'Ethique Mai 2015Texte sacré Mai 2015 »
    Partager via Gmail Pin It

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :